Quand la nature s’invite à notre table…

Découvrez notre sélection d’ouvrages consacrés à la cueillette sauvage!

L’éclaircie se dessine, je saute dans mes bottines de marche!

Dans mon sac à dos : une gourde, un guide d’identification des plantes sauvages comestibles, quelques sacs en plastique et/ou en papier pour éviter les mélanges, un couteau et éventuellement une boite de récup’ pour les plantes les plus fragiles.

Je passe la porte et je pars à l’aventure dans les chemins creux, le long des haies voire dans les bois. Très vite, mes sens s’aiguisent : le vent m’ébouriffe, le soleil me réchauffe, les odeurs florales ou humiques me taquinent les narines. Je me fonds dans le paysage et avance sans bruit pour, peut-être, avoir le privilège d’observer un chevreuil ou un renard.

Pas après pas, je m’émerveille devant la beauté du monde : minuscule comme celle d’une danse de coquelicots ou celle, plus grandiose, d’un milan royal qui se laisse paresseusement porter par les courants d’air chaud.

Je suis, nous sommes, le vivant et c’est fantastique!

S’en mettre plein les mirettes, c’est drôlement chouette mais c’est gai et gratifiant de revenir avec une belle cueillette à cuisiner.

La nature est très généreuse pour qui s’y attarde et intéresse un peu.

Au fil des saisons, les cadeaux se succèdent : si l’ail des ours et la grande berce ouvrent le bal au printemps, les myrtilles et fraises des bois feront des goûters d’été mémorables avant de passer le relais aux noisettes que les écureuils auront bien voulu nous laisser. Et les orties? Toujours prêtes et parfois même dans votre jardin!

Bien sûr il s’agit de cueillir avec prudence tout en préservant les ressources naturelles.

Votre sécurité d’abord

Certaines espèces peuvent prêter à confusion : le succulent ail des ours peut se confondre avec le muguet ou le gouet tacheté, tous deux extrêmement toxiques. La grande ciguë, celle qui a tué Socrate, appartient à la famille des apiacées, tout comme la carotte sauvage dont on peut utiliser les graines très parfumées. Si l’amanite rougissante est délicieuse en omelette, sa cousine, l’amanite panthère ne pardonne guère…

Donc, pas de précipitation en vous lançant! Equipez-vous d’un guide de détermination (disponible à la bibliothèque)…

Commencez par des espèces « faciles » comme l’ortie, évitez les espèces qui présentent un risque de confusion.

Inscrivez-vous à des balades ou des ateliers-cuisine sur les cueillettes sauvages (le CRIE de Liège en organise : education-environnement.be), baladez-vous avec des cueilleurs plus expérimentés… et surtout, en cas de doute, on s’abstient de déguster!

Pour limiter les risques de contracter l’échinococcose transmise par les renards, privilégiez les cueillettes  en hauteur et/ou lavez soigneusement vos récoltes avant de les consommer. Ne cueillez pas dans les zones exposées aux pollutions humaines et animales.

Consultez le calendrier exhaustif des cueillettes sauvages (fourni par bosquet.be) et des conseils utiles et recettes alléchantes sur cuisinesauvage.org.

Ce qu’en dit la loi…

Du lever au coucher du soleil, la cueillette est autorisée si elle est destinée à un usage personnel, avec l’accord du propriétaire. Le prélèvement est limité à deux poignées de fleurs ou au volume d’un seau de 10L pour les autres végétaux ou champignons.

On ne cueille aucune espèce intégralement protégée et rien de rien dans les réserves naturelles.

Moyennant le respect de ces grands principes, la Région wallonne autorise la cueillette dans ses forêts.

Une cueillette douce préserve la biodiversité

On ne prélève pas tout, on ne récolte que les parties aériennes et pas les racines.

On récolte tout au long de la balade pour que notre passage ne soit pas visible.

Enfin on déguste bon, beau et zéro-déchet

L’aspérule odorante séchée parfumera de notes de vanille et de tonka le dessert, les cèpes feront d’une omelette un mets de roi.

Quant aux bourgeons d’épicéa, ils donneront un coup de frais aux carottes Vichy!

Les jeunes feuilles de tilleul feront une salade toute douce que les fleurs de capucine du jardin relèveront d’une touche poivrée.

Alors sortons des sentiers battus et amusons-nous de nouvelles saveurs!

Anne-Sophie Grard